Un démonstrateur


Un « catalogue constructif »

La friche argent : une vitrine idéale

La friche Argent, foncier acquis par la collectivité et en cours de dépollution, est idéalement située sur le site. Cette parcelle de 3600m² se trouve :

  • à l’articulation de la zone industrielle et de la zone artisanale du Parc d’activités
  • à l’extrémité de deux axes majeurs : la rue de la Grande Haie, qui constitue le boulevard principal, et la rue du Saut du Lièvre, porte d’accès depuis l’A5 par la D411

C’est l’endroit parfait pour créer une vitrine du Parc d’activités : la « Maison du Confluent ». Il s’agit à la fois de proposer des espaces mutualisés dédiés aux relations interentreprises et au développement des filières présentes sur le site (BTP, recyclage, circuit-court…), et de démontrer qu’il est possible de s’implanter sur le site en respectant les contraintes du PPRI liées à l’inondation.

Nous proposons de construire sur cette parcelle plusieurs dispositifs reliés entre eux par un cheminement doux légèrement surélevé pour être hors crue.

Ils proposent chacun un programme cohérent avec le mode constructif envisagé : 

  • Un bâtiment sur pilotis reçoit des bureaux et une cafétéria. C’est le totem.
  • Une halle au plancher bas mobile le long de ducs d’albe reçoit un programme d’espaces flexibles. Le réglage du niveau du plancher permet de moduler le volume des espaces. C’est l’amphithéâtre.
  • Une halle installée sur un tertre de faible hauteur permet de mettre l’ensemble du bâtiment hors d’eau et de recevoir des machines outils lourdes. Il a une vocation industrielle. C’est la halle pédagogique.

Deux autres installations sont proposées : 

  • Un labyrinthe, constitué de parois en paille, à jeter après l’inondation. C’est un espace ouvert flexible.
  • Des containers, posés au sol ou sur des murets. Dans le 1ercas, ils sont ouverts pendant la crue, dans le deuxième ils sont hors d’eau. Cette construction est susceptible d’accueillir du stockage. 

2 attitudes par rapport à l’eau, 6 niveaux de réponse

In fine, en alliant enjeu stratégique typologique de rapport au sol et à l’eau et enjeu stratégique de fonctionnement des réseaux en période inondée (et meilleur redémarrage de l’activité après), un « catalogue constructif » se dégage.

Il s’organise selon, tout d’abord, l’attitude prise face à l’aléa. Dans ce choix binaire, deux attitudes opposées sont possibles : l’empêchement ou l’acceptation de l’eau au rdc.

Puis, selon la stratégie typologie retenue:

  • Pour l’attitude « Empêchement » : Tertre (surélevé), RDC Sec (sous-élevé) et Digue (surélevé ou sous-élevé),
  • Pour l’attitude « Acceptation » : Jetable (au sol), RDC Humide (au sol ou surélevé), Pilotis (au sol ou surélevé), Mobile Humide (amphibie ou flottant) et Mobile Sec (surélevé autonome).

Et se décline enfin selon le type d’échelle:

  • « Bâtiment »,
  • « Greffe architecturale/ privée »,
  • « Greffe urbaine/ publique ».

Ce catalogue constructif présente plusieurs intérêts.

1/ Il combine enjeux typologiques et enjeux liés au réseaux.

2/ Il offre un panel des possibles spécifiés selon l’attitude privilégiée et déclinés selon les échelles de projet.

3/ Il donne une vue d’ensemble des niveaux de réponse face aux inondations. Entre rejet et acceptation, six niveaux de réponse qualitatives se distinguent.

  • niveau A _Acceptation sans protection
  • niveau B _Protection par empêchement
  • niveau C _Acceptation & protection
  • niveau C+ _Acceptation, protection & transparence hydraulique
  • niveau D _Acceptation & mouvement
  • niveau D+ _Acceptation, mouvement & autonomie.

Avec cette vue d’ensemble du champ des possibles, mais également les qualités techniques et opérationnelles du développement de ce catalogue, un cadre d’information éclairé est proposé mais surtout un cadre d’accompagnement est mis à disposition, avec des « DCE prêts à l’emploi ».

Il est à noter qu’il est à la fois suffisamment détaillé pour être efficace mais suffisamment souple pour permettre une appropriation par les architectes-urbanistes.

C’est pour :

  • démontrer la faisabilité et la souplesse mais aussi la pertinence de celui-ci,
  • donner une impulsion !

qu’un démonstrateur des possibles est proposé sur la friche argent.

La Maison du Confluent, un démonstrateur

La « Maison du Confluent » sur la friche argent, constitue un élément clé puisque démonstrateur de la faisabilité et des qualités de la variété des systèmes constructifs et techniques proposé dans le catalogue. Six séquences majeures composent la friche.

  1. Le Labyrinthe
  2. Le Totem
  3. L’Amphithéâtre
  4. La Halle pédagogique
  5. Le Stockage au sol
  6. Le Stockage surélevé

Adaptées aux problématiques rencontrées sur le site, ces séquences sont construites avec la boite à outil du catalogue et développées en intégrant les caractéristiques contextuelles, architecturales, urbaines et paysagères de la friche Argent.

Le labyrinthe de paille (principe du «jetable» niveau A), sert à démontrer la qualité de transparence hydraulique quand inondé mais aussi la qualité architecturale de ce matériaux pour compartimenter à la demande des sections de parcelle.

Le Totem développe la verticale des pilotis associée à l’horizontale du nouveau niveau de sol créé. L’épaisseur entre les sols naturel et artificiel, généré dans le niveau C+, constitue un espace tampon privilégié pour expérimenter de nouvelles fonctions pro-environnementales sur le site puisqu’avec une hauteur d’eau de 50cm et une protection du nouveau niveau de sol à 1m par exemple, il est peu accessible aux humains. Sous cet angle de vue, le pilotis se décline dans le Totem sous la forme d’une forêt de poteaux. 

L’Espace polyvalent comme son nom le suggère, joue sur le caractère mobile du principe constructif amphibie et des plateaux surélevés réglables de façon générale (niveau D). La technique amphibie n’est pas adaptée et même contre-intuitive a priori pour une période de retour centennale. Avec un suivi d’entretien délicat, le système a peu de chance de fonctionner au moment venu. Pourtant, dans un espace nécessitant ou sachant profiter de la ressource de la mobilité de façon régulière, le dispositif est plus que pertinent, du deux-en-un.

Seul dispositif lié à l’empêchement de l’eau au rdc, niveau B, la Halle pédagogique met en valeur la non opposition et même synergie entre pensée surélevée et sous-élevée. Sa construction est rendue possible par la réalisation d’un bassin de compensation mutualisé au nord du site. 

Entre tertre et digue, la Halle pédagogique interroge également la question des sols, entre nature et culture. 

Enfin, deux séquences sont dédiées au stockage. Le Stockage au sol (niveau C) use de la ressource du site de container et le Stockage surélevé (niveau C+) montre que le dispositif de pilotis ne ressemble pas forcément à une forêt inaccessible mais peut aussi être développé en épaisseur et en hauteur pour accueillir un espace praticable et utilisable dessous. Il est à noter que l’empilement de container correspond à un niveau D+.

Il est à souligner que les séquences non seulement couvrent tous les niveaux de réponse à l’aléa mais en plus, elles dialoguent entre elles pour offrir des expériences de (niveaux de) sols diverses et en interaction. Démontrant à ce titre que les typologies peuvent être combinées et résumées à un travail des sols, tel une sixième façade (composition, strates, hauteur, …). Travail particulièrement d’importance en ce qu’il intègre également la question de la relation entre espaces publics et privés. Point valorisé par le ponton, élément reliant les séquences.

Enfin, le démonstrateur dans son ensemble intègre et valorise la question de la temporalité. Bien qu’utile en temps exceptionnel, il est surtout usité au quotidien.